Les chemins de Lasserre.
De la traversée de Francescas, ses ruelles et découvertes parfois étonnantes.
Printemps odorant
Ses fleurs naissantes si belles
Douceurs bienveillantes.
Au cœur de la campagne, les chemins de Lasserre s’étirent comme des rubans tissés par les saisons. Leurs pierres usées racontent des histoires de pas anciens, de labours, du blé naissant et fauché à maturité sous l'ardeur du soleil et de rires d’enfants.
Les arbres, complices silencieux, se penchent pour murmurer des secrets aux voyageurs solitaires. un vent léger disperse les histoires bien mystérieuses.
J'ai entendu dire que quelque chose de magique se cache au bout du chemin de la Vieille Chênaie.
D'un pas léger, je m'enfonce dans la terre meuble, et bientôt, je suis enveloppé par la canopée des feuilles vert tendre.
Le chant des oiseaux m’accompagne, et chaque pas me rapproche de l’inconnu. Je longe des champs de coquelicots, leurs pétales rouges vibrant imperceptiblement tel un léger tremblement sous le soleil.
J'atteins enfin la Vieille Chênaie. L'ombre bienfaisante inonde cet endroit d'une bonne fraicheur.
A l'ombre bienveillante de l’arbre très certainement centenaire, je découvre un banc de bois sculpté. Une petite pause est salutaire.
Laissant mon regard errer sur les collines vallonnées. Je sens une présence, comme si l’âme du chêne me murmure des mots anciens. « Écoute, petit d'homme, » semble-t-il dire, « ici, le temps s’étire et se plie à l'infini. Les saisons dansent, douce vibration intemporelle, les secrets se dévoilent. »
je ferme les yeux et écoute.
Les souvenirs affluent : les amours naissantes, les adieux déchirants, les rires d’enfants qui ont couru sous ces branches. Les anciens du village qui sont venus prendre une respiration après une dure journées de travail.
Je comprends que ce banc est bien plus qu’un simple siège de bois. De quel bois est il donc fait?
C’est un témoin silencieux des vies qui se sont croisées ici, un gardien silencieux des émotions humaines.
Je peux reprendre le sentier bordé de pigeonniers dressés sur leurs échasses de pierres, témoins eux aussi d'un temps qui nous semble si lointain et des petites chapelles qui ont accueillie la dévotion des gens de la terre.
Le domaine de Lasserre était la propriété de Sicard d’Alaman en 1241, qui était le second du Comte de Toulouse.
Au XVIe siècle, une reconstruction majeure a été commandée par Eleonor de Bernuy à l’architecte Bachelier, un élève de Michel-Ange connu pour ses réalisations dans la Renaissance Toulousaine.
Le château actuel de Lasserre a été construit entre 1595 et 1602 par Jean-Paul d’Esparbès de Lussan, sénéchal d’Agenais et de Condomois, et gouverneur de Blaye. Il a été conçu par l’architecte parisien Marin de la Vallée, non pas avec un caractère défensif, mais plutôt comme une résidence de prestige. Cette construction a suivi la fin des guerres de religion dans la région.
Lasserre est resté dans la famille d’Esparbès de Lussan jusqu’au XVIIIe siècle. Avant la construction du château actuel, il y avait une forteresse médiévale au même emplacement, qui dominait la vallée de la Baïse et qui était bâtie sur les vestiges d’un oppidum et de villas romaines.